samedi 19 juillet 2008

"Brooklyn Follies", de Paul Auster

Avec un titre pareil, ce livre ne pouvait être écrit que par Paul Auster, tant son amour et son attachement pour la ville de New-York et en particulier pour Brooklyn sont forts. Comme dans nombreux de ses romans, l'action s'y déroule presque entièrement, à la veille des attentats du 11 septembre 2001.

Au fil des années, Paul Auster est devenu un écrivain américain majeur, incontournable. Prolixe (Une trentaine d'œuvres en un peu plus de 20 ans ), il s'essaie à plusieurs genre : poésie, roman, nouvelle, théâtre, réalisation, scénario, essai... Il commence à se faire connaitre grâce à sa "Trilogie New-yorkaise" et à quelques très bons romans comme "Moon Palace" ou "Leviathan" et confirmera rapidement son talent avec "Mr Vertigo", "Le Livre des illusions" et "La nuit de l'Oracle". Son œuvre est truffée de clins d'œil, mises en abime...



Paru en 2005, "Brooklyn Follies" est un roman sur les hasards et sur New-York. On y retrouve les thèmes très chers à Paul Auster : l'errance, New-York, l'écriture ( le personnage principal est un écrivain, comme souvent), les livres. Mais avec un grand changement par rapport à la plupart de ses autres livres : l'optimisme. Effectivement, alors que ses histoires finissent souvent mal et ne sont pas très gaies, "Brooklyn Follies" est plutôt un roman joyeux, plein de bonnes surprises, à la limite parfois même de la mièvrerie.

L'histoire tout d'abord : Nathan Glass aborde la soixantaine par quelques petits changements : en divorçant, en quittant prématurément son emploi et en soignant son cancer en cours de rémission. Il décide de changer de vie, il déménage à Brooklyn, et prends la décision, pour s'occuper, d'écrire un livre très ambitieux : Un recueil de tous les évènements de sa vie et de celle ses proches. Mais alors qu'il commence tout juste à s'installer dans sa nouvelle vie, plusieurs évènement vont chambouler sa routine, à commencer par la rencontre dans une librairie de son neveu Tom, qu'il avait perdu de vue depuis de nombreuses années. De hasards en rencontres, une avalanche de situations cocasses et de retournements de situation vont l'empêcher de vivre une retraite tranquille.


Au fil des années, le style de Paul Auster s'est affiné, son écriture s'est sensiblement simplifiée. "Brooklyn Follies", même s'il reste un très bon roman, agréable à lire, n'est à mon avis pas une œuvre majeure de Paul. Très facilement abordable, je trouve certains passages trop évidents et trop empreints de bons sentiments. Cela me donne l'effet d'un roman beaucoup moins travaillé que ce à quoi Paul Auster nous avait habitué jusque là. J'ai eu parfois l'impression d'avoir entre les mains un roman de Douglas Kennedy, en un peu plus court.

Mais peut-être que "Brooklyn Follies", assez facile d'accès, peut permettre à certains lecteurs qui ne connaitraient pas encore Paul Auster d'ouvrir un première porte vers son œuvre. Mais je conseillerais plutôt à ces lecteurs de lire "Mr Vertigo", "Leviathan" ou "Moon Palace".

Ceux qui aimeront ce roman aimeront peut-être les romans de Douglas Kennedy, de William Boyd. Et pour les fans de Paul Auster, ça vaut peut-être le coup de se pencher vers Philip Roth, Rusell Banks, Jim Harrison.

Aucun commentaire: