vendredi 29 mai 2009

"Même le mal se fait bien", de Michel Folco.

Je me rappelle d'un numéro de l'émission "Apostrophes" de Bernard Pivot dans lequel Michel Folco venait présenter son premier roman : "Dieu et nous seul pouvons"(J'ai essayé de retrouver la vidéo de l'émission sur internet. Pas trouvé. De plus "Apostrophes" s'est arrété en 1990, donc, c'est peut-être une autre émission de Pivot. "Bouillon de culture"?). Dès les premières minutes de son entretien, je me suis dit, avec toute la classe qui me caractérise : "P*****, ça a l'air génial, il me faut lire ce livre". Et je l'ai fait, et je ne le regrette pas. Déjà, rien que le titre complet du livre est caractéristique du contenu : "Dieu et nous seul pouvons : les Très-Edifiants et Très-Inopinés mémoires des Pibrac de Bellerocaille. Huit générations d'exécuteurs". Livre dont le film "Justinien Trouvé ou le Bâtard de Dieu" est tiré.

Michel Folco est né le 23 septembre 1943 à Albi. Son dernier roman, "Même le mal se fait bien", est sorti l'année dernière et vient de paître en poche. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il était attendu avec impatience par les nombreux lecteurs fidèles que Michel Folco a su séduire en seulement 3 romans. Car "Même le mal se fait bien" est la dernière partie d'une trilogie commencée par "Un loup est un loup" et "En avant comme avant".

Car malheureusement, Michel Folco n'a pas le débit d'un Guillaume Musso. Alors que celui-ci sort avec la régularité d'une horloge son roman chaque année, soit 10 mois d'écriture. Il faut en moyenne 6 ans à Michel Folco pour écrire ses romans. J'entends d'ici des petits plaisantins dire que c'est plus difficile d'écrire un roman qui ne sent pas le réchauffé avec des personnages stéréotypés. Certes. Mais 6 ans, c'est long.

Heureusement, selon le dicton : quand c'est long, c'est bon ! Et là, force est de constater que Michel Folco est au sommet de son art. "Même le mal se fait bien" est une très longue épopée. Longue par l'histoire ( de Napoléon à Hitler ) et longue par le format ( 731 pages au format poche).

L'histoire débute en Italie avec l'un des quintuplés Tricotin déjà rencontrés dans les 2 romans précédents, Charlemagne. Celui-ci décède dès le début du roman, le jour de son mariage. Sa veuve a cependant eu le temps de tomber enceinte : Carolus naitra 9 mois après la mort de son père. A la mort de Carolus, alors agé, l'héritier de la famille est Marcello. C'est sur lui que l'histoire se recentre. Les conditions du testament de Carolus l'obligent à un voyage qui le verra aller en Autriche et en France, lui qui n'a jamais quitté son village natal, qui hait les voyages et qui passe son temps à observer les araignées. Il doit aller retrouver un demi-frère que son père n'a pas reconnu.


Michel Folco nous entraine dans une formidable épopée qui va voir Marcello se découvrir le gout pour les hôtels de luxe. Il va découvrir la vie secrète de son père. Il va rencontrer Hitler, Freud... Marcello va énormément changer durant ces mois à courir sur les traces de son "frère". Le retour dans son village natal après de nombreux mois va être un choc thermique ! Pendant son absence, les choses ont beaucoup changées au village et dans sa maison. Apparemment, beaucoup pensaient qu'il ne reviendrait pas. Marcello, qui a le chic pour se mettre tout le monde à dos, va devoir remetre de l'ordre.

Michel Folco est un raconteur formidable. Son style est truculent, picaresque. Ses personnages sont très attachants alors qu'ils sont pour la plupart très humains : couards, fourbes, cyniques. Il s'agit et de loin du plus gros roman par la taille de Michel Folco. C'est à mon goût le meilleur avec "Dieu et nous seuls pouvons". Je le recommande chaudement. C'est vraiment un auteur atypique à découvrir rapidement.

Difficile de trouver des auteurs semblables à Michel Folco. Mais si vous avez aimé "Même le mal se fait bien ", jetez peut-être un oeil sur "La part de l'autre" d'Eric-Emmanuel Schmitt ( pas ses autres bouquins...) pour l'environnement du livre, sur "l'oeuvre de dieu, la part du diable" de John Irving pour l'intérêt que l'on a dans les personnages et sur les livres de Rabelais pour la truculence.

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