mardi 21 février 2012

"Indignez-vous", de Stéphane Hessel.

Bon, allez, ça y est, je l'ai lu ! J'ai fait comme tout le monde. Des mois que je résiste à la pression ambiante (ça devrait d'ailleurs plaire à l'auteur). Tout le monde chante des louanges sur le livre de Stéphane Hessel (sauf Éric Zemmour qui qualifie cet essai de lieu commun écrit par un vieillard gâteux). J'ai vu Stéphane Hessel dans plusieurs émissions, et c'est quand même compliqué de ne pas éprouver de la sympathie et du respect. Normalien, résistant pendant la guerre puis déporté à Buchenwald et Dora, diplomate, membre de nombreux conseils, associations, comités, commissions ou groupes de travail, militant, écrivain, poète, Grand-Croix de l'Ordre national du Mérite, Grand Officier de la Légion d'Honneur, on peut parler d'une vie pleine. Et sans tomber dans la gérontophilie, je le trouve beau. Il a 94 ans.


Son essai, "Indignez-vous" part d'un constat simple : on ne s'indigne plus. Sa génération avait un motif évident d'indignation, l'occupation allemande. Aujourd'hui, les jeunes n'ont plus de motif aussi évident d'indignation et doivent donc s'efforcer de s'en trouver d'autres. Stéphane Hessel regrette le pouvoir de l'argent, la répartition inégale de la richesse, la violence, la disparition des valeurs générées par la résistance et la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, la remise en questions des avancées sociales de l'après-guerre, et la question de la Palestine. Cette dernière est d'ailleurs la cible de nombreuses critiques, car si le reste du livre reste assez théorique et généraliste, la question de la Palestine est, elle, traitée de façon plus particulière. Stéphane Hessel critique l'attitude d'Israel mais ne parle pas, notamment, de celle du Hamas.


Sans rentrer plus dans le détail, car je risquerais de faire un commentaire plus long que le livre, je suis globalement déçu car je m'attendais tout de même à quelque chose de plus subversif, ce que le titre impliquait. Certes, Stéphane Hessel distille de bons conseils et une sagesse toute rafraichissante. Mais j'ai tout de même du mal à comprendre l'engouement suscité par cet essai d'à peine 15 pages.

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