lundi 15 octobre 2012

"Les privilèges", de Jonathan Dee.

Voici un livre acheté un peu par hasard. Bon, je l'admets, un hasard calculé, et guidé par la lecture de résumés du livre et de quelques critiques du livre. Le prix des livres et mes revenus étant ce qu'ils sont, il est devenu obligatoire pour moi de faire un petite sélection plutôt que de partir totalement dans l'inconnu, malheureusement, comme je le faisait à une époque. Avantage : pas trop de mauvaises surprises. Inconvénient : pas facile de dénicher un bon roman inconnu de tous.

Jonathan Dee est un écrivain américain né en 1962 à New York. Il est l'auteur de cinq romans. Le dernier et le seul de son oeuvre actuellement publié en France, par Plon, est donc "Les privilèges" pour lequel il a remporté le prix Fitzgerald et surtout, pour lequel il a été finaliste du Pulitzer.



Le roman débute sur le mariage de Adam et Cynthia. Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils s'aiment éperdument, ils viennent de finir leur études et sont décidés à vivre une vie parfaite à New York. Adam travaille dans la finance, son patron, a une confiance aveugle en lui et en fait même son successeur tout désigné.

Quelques années plus tard, leur amour est toujours intact. Ils ont deux magnifiques enfants. Cynthia s'occupe d'eux et sombre dans une routine qui lui démolit le moral. Adam, lui gagne de mieux en mieux sa vie. Il met en place petit à petit une combine illégale qui lui permet grâce à un réseau de petits soldats, de bénéficier des informations boursières qu'il possède sans tomber dans le délit d'initiés. Leur fortune devient sans limite et bientôt, poussés par la crainte de se faire attraper un jour, Adam décide de dissoudre son réseau malhonnête, de démissionner, et de vivre le restant de leurs jours à "améliorer le monde".

Malgré les années qui passent, ils sont toujours beaux, ils sont toujours amoureux et ont tissé un réseau de relations puissant. On suit aussi la jeunesse de leurs deux enfants, April et Jonas, qui vont chacun à sa façon essayer de se construire dans New York des milliardaires : des fêtes en continue, le sexe, la drogue, l'ennui, la recherche de sa propre voie...

Le roman est très agréable à lire, très accessible. Les personnages se font assez attachants. Le style est assez banal et l'histoire n'a rien de vraiment originale, malgré de l'humour et un certain cynisme. Il est difficile de lire ce livre sans penser à d'autres romans new-yorkais, comme "Le bûcher des vanités", de Tom Wolfe ou aux romans de Jay McInerney et de Bret Easton Ellis  avec un style différent pour Ellis).

Pour tout dire, j'ai trouvé ce roman plutôt sympa mais je suis tout de même déçu par plusieurs choses. Tout d'abord, le style assez plat, ou du moins sans originalité. Ensuite, l'histoire aussi est assez entendue. Il ne se passe pas grand chose et le tout est assez linéaire. J'aurai bien aimé quelques passages un peu plus nerveux, ou un drame, un événement. Et enfin, la psychologie des personnages n'est pas très fouillée. Sur ces points, il faut bien considérer ce qu'est ce roman : une description d'un milieu, et du rêve d'un couple parfait. Une sorte de reportage sur le monde dans lequel évolue les personnages, mais un reportage sans explications ou sans approfondissements.

Une lecture sympa et prenante, mais une sacrée impression de déjà vu. Je suis un peu partagé mais je pense que je lirai le prochain livre traduit de Jonathan Dee car j'ai apprécié son art de la narration dans lequel on retrouve peu de temps morts.


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