jeudi 7 mars 2013

"L'hotel New Hampshire", de John Irving.

Une relecture pour moi que ce cinquième roman de John Irving. Ça faisait de nombreuses années que je ne l'avais pas lu. Ce roman est le deuxième roman de John Irving en tant qu'écrivain mondialement connu et reconnu : en effet, il suit la publication de "Le monde selon Garp", succès planétaire. C'est donc pour Irving le roman de la confirmation. Publié en 1981 (1982 pour la traduction française), ce livre sera moyennement bien reçu par la critique mais sera aussi un succès d'édition.

"L'hotel New Hampshire", c'est histoire de la famille Berry et une magnifique galerie de personnages. Les parents, Win et Mary aiment à raconter à leurs enfants la façon dont ils se sont rencontrés dans un hôtel d'une station balnéaire et comment ils ses rapprochés l'un de l'autre grâce à Freud, un juif autrichien et à son ours Earl.


Win et Mary ont cinq enfants. L'ainé Franck, féru de taxidermie, de costumes et homosexuel, Franny, esprit libre, en avance sur son âge et à la personnalité très trempée, John, le narrateur du roman, personnage à priori le plus normal, Lilly, dont on découvre le nanisme et qui va consacrer sa vie à essayer de grandir, et enfin Egg, le petit dernier, atteint de surdité sélective.

Win, doux rêveur convainc Mary de racheter une ancienne école pour fille pour la transformer en hôtel. Ce sera le premier des trois hôtels New Hampshire. Entre aménagement de l'hôtel, emménagement de la famille, arrivée des clients, on suit la vie de cette famille peu commune.

Mais lorsque Freud, retourné à Vienne en Autriche quelques années auparavant va reprendre contact avec Win pour lui demander de venir le rejoindre afin de reprendre la direction d'un hôtel, Win ne réfléchira pas longtemps avant de faire le grand saut, surtout que Freud possède également une ourse intélligente, Suzie.



 "L'hotel New Hampshire" reprend tous les thèmes chers à John Irving : les ours, le New Hampshire, les prostituées, l'absence des parents, les relations sexuels avec une personne plus âgée, la ville de Vienne... Ce livre, s'il n'est pas le plus connu de Irving, malgré une adaptation au cinéma, est certainement celui qui est le plus représentatif de la façon d'écrire de l'auteur.

Tout d'abord, une maîtrise totale du récit. John Irving sait exactement où il veut nous emmener, il sait exactement comment va finir son roman et toute l'histoire, tous les personnages, et surtout les personnages secondaires, jouent un rôle précis dans le récit.

Ensuite, les personnages. C'est à mon sens la spécialité de John Irving. Il réussi à nous attacher profondément à ses personnages. La complexité et l'originalité de chacun d'entre eux nous permet d’intégrer leur caractère et leur façon de réagir. Chaque personnage secondaire n'est pas là par hasard et aura un rôle précis dans l'avancée de l'histoire. On retrouve des rôles secondaire très surprenants : Sorrow, le chien péteur, qui même mort continuera, grâce aux talents de taxidermiste de Franck, de tenir un rôle important dans l'histoire. Coach Bob, le père de Win, souleveur de fonte invétéré, Suzie, l'urse intelligente...

Enfin, la spécialité de John Irving : nous raconter les petites histoires des personnages, nous faire rire, nous donner l'impression qu'un routine s'installe pour ensuite nous étourdi avec un événement, un tournant crucial qui va changer irrévocablement le cours de l'histoire des personnages.

Vous l'avez compris, j'adore ce livre et je vous le conseille. J'ose prétendre m'y entendre un peu sur l’œuvre de John Irving. Pour moi, ce livre fait partie du "Big Four" (Le carré magique, en quelque sorte) de l'auteur : "Le monde selon Garp", "L'hôtel New Hampshire", "L'oeuvre de Dieu, la part du diable" et "une prière pour Owen". Par contre, ce n'est pas forcément le plus glamour ou le plus facile d'accès et il faudra pour certains, passer le cap des cinquante premières pages avant d'accrocher à l'histoire.




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