dimanche 26 mai 2013

"Bloody Miami", de Tom Wolfe.

Tiens ! Un roman court de Tom Wolfe ! 616 pages seulement, une nouvelle, à l'echelle de l'homme aux costumes blancs... A 82 ans ("seulement !", comme il aime à le faire remarquer), Tom Wolfe sort son quatrième roman. Après une brillante carrière de journaliste, Tom Wolfe a ecrit son premier roman en 1987, "Le bûcher des vanités", véritable succès mondial. Puis en 1998 parait "Un homme un vrai". Et 2004, son avant dernier roman, qui reste pour moi le meilleur, "Moi, Charlotte Simmons".

Quatre romans en 25 ans, on peut dire que l'auteur sait se faire attendre. Cela vient avant tout de la façon de travailler de Tom Wolfe, qui se documente énormément avant d'écrire un roman. Il a besoin de s'imprégner des lieux jusqu'à les connaître mieux que leurs habitants eux-même. "Bloody Miami" se situe donc bien évidemment à Miami. Tom Wolfe nous fait découvrir la ville, ses différents quartiers, les tensions entre les différentes ethnies, les différentes strates sociales des habitants et tout ceci est une des composantes de l'histoire. Comme Tom Wolfe avait intégré New York dans "Le bucher des vanités" ou Atlanta dans "Un homme, un vrai".



Cet esprit de précision se retrouve aussi dans ces histoires. Chaque fois que Tom Wolfe commence un livre, on sent qu'il sait où il va et par quel chemin il va passer. Et quelle maitrise, quelle précision !

Comme dans tout bon roman de Tom Wolfe, on suit plusieurs personnages à tour de rôle. Nestor, le personnage principal, un policier tout récemment promu à la police maritime arrête grâce à une énorme performance athlétique un cubain qui essayait de pénétrer sur le territoire américain. Malheureusement, cet exploit est filmé et Nestor, cubain d'origines devient la risée de sa propre communauté et de sa famille.

Magdalena, sa compagne depuis deux ans, lui annonce alors qu'elle ne souhaite pas prolonger leur relation. Elle a rencontré Norman, un psychiatre spécialisé dans l'addiction pornographique, avide de réussite, de pouvoir et de reconnaissance.

Leurs destins vont leur faire rencontrer Koroliov, un oligarque russe amateur de peinture qui a fait une énorme donation au musée de Miami. Maurice, un multimilliardaire atteint d'onanisme maladif. Cy, le chef de la police de Miami, qui a été installé à ce poste grâce à sa couleur de peau par le maire. Smith, un jeune journaliste atypique qui va secouer tout le milieu artistique de la ville.



Tous ces personnages et d'autres, tous pensés avec précision par l'écrivain vont avoir des trajectoires qui se croisent. On reconnaît bien le type construction de Tom Wolfe dans lequel on suit chacun des personnages avec son histoire, son passé, ses traits de caractère. Puis petit à petit, on comprend les liens qui peuvent rapprocher tous ces personnages, malgré les milieux d'origine différents.

Avec un style très percutant, plein d'onomatopées, beaucoup de ponctuation, de mots d'origine cubaine ou haïtienne, Tom Wolfe réalise encore un superbe roman. Il décortique comme toujours les travers de la société américaine. Car il n'épargne personne : les petits, les puissants, les mesquins, les assoifés de pouvoir, les parvenus... J'ai trouvé "Bloody Miami" extrêmement jubilatoire.

Vous avez compris que j'aime les romans de Tom Wolfe. Celui-ci ne fait pas exception. Il se lit d'une traite malgré une taille imposante. Même si je lui trouve un petit défaut : la fin où tout est bien qui se finit bien. J'ai tout de même préféré son roman précédent, "Moi, Charlotte Simmons".


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