mercredi 12 juin 2013

"Le diable, tout le temps", de Donald Ray Pollock.

Je ne sais comment j'ai pu faire pour passer à coté de ce livre lors de sa parution en 2012, élu meilleur livre de l'année par le magazine "lire". A ma décharge, il faut dire que l'on trouve souvent ce livre étiqueté "Polar". Ce qui n'est pas mon rayon favori.

Donald Ray Pollock est un écrivain américain né en 1957 dans l'Ohio. Après avoir été ouvrier pendant plus de trente ans, il prend des cours d'écriture et publie en 2008 un premier recueil de nouvelles qui est remarqué. En 2011, il publie "Le diable, tout le temps", son premier roman.


Ce roman nous entraîne dans un petit village reculé de l'Ohio, Knockemstiff, juste après la fin de la seconde guerre mondiale. William Russel revient d'Europe plus tout à fait comme avant, hanté par des images choc qu'il a vu sur le front. Il se marie et a un enfant, Arvin. Quand sa femme va tomber malade, il va tout faire pour essayer de la sauver, allant jusqu'à faire des sacrifices d'animaux et faire des longues heures de prières en compagnie de son fils.

Carl et Sandy, eux aussi ont une vie particulière. Alors qu'elle se prostituait de temps en temps pour compléter son salaire de serveuse, Sandy a croisé la route de Carl, "un photographe professionnel", selon lui. Carl passe le temps à organiser des "tournées", pendant lesquelles lui et Sandy parcourent les routes à la recherche d'auto-stoppeurs qui devront subir un triste destin afin de combler les pulsions sexuelles de Carl.


Roy et Theodore ne se quittent pas. Roy est un prédicateur qui est persuader de pouvoir faire revenir les morts, et Theodore, musicien en fauteuil roulant l'accompagne dans prêches. Ils vont débarquer à Knockemstiff et leur destin va basculer.

Voici quelques uns des personnages usés et désabusés dont les destins vont se croiser dans ce livre, véritable chronique d'une petite localité perdue de l'Amérique profonde où la pauvreté, l'alcool, les espoirs d'une vie meilleure sont le terreau des drames des protagonistes.

J'ai adoré ce livre, je l'ai dévoré en deux jours. Je le recommande à tous le monde. Assez simple d'accès, il y a une magie dans l'écriture de cet écrivain. L'ambiance d'une noirceur lancinante est mêlée à un humour noir dévastateur. Ce livre, par son écriture m'a fait penser à "Afflictions", de Russell Banks. Et à certains romans de Richard Russo.




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