samedi 24 août 2013

"La conjuration des imbéciles", de John Kennedy Toole.

Voici un livre pour le moins marqué par une histoire atypique puisque son auteur, John Kennedy Toole s'est donné la mort en 1969 suite à une dépression liée à l'incapacité à faire publier son livre. Il était persuadé d'avoir accouché d'un chef-d'oeuvre. Finalement publié post portem en 1980 grâce à la pugnacité de sa mère, "La conjuration des imbéciles" obtient un succès énorme et se verra décerner le prix Pulitzer 1981.

Le personnage principal, Ignatius J. Reilly vit à La Nouvelle Orleans, chez sa mère. Il passe ses journée dans son lit, à regarder la télé et à écrire ce qu'il pense être une œuvre remarquable. D'une intelligence et d'une érudition supérieures, Ignatius est une vraie feignasse. Sa maman qui s'adonne volontiers à la boisson, désespère de voir son fils travailler un jour. Mais lorsqu'elle a un accident de voiture, elle doit payer les dégats et ses maigres revenus n'y suffiront pas. Il n'y a plus le choix, Ignatius doit travailler.



Malgré sa répugnance au travail et à tout contact avec les gens, Ignatius va tout de même se mettre à chercher un emploi. Il trouve dans une fabrique de pantalons démodés et au bord du dépôt de bilan un poste d'archiviste. Ne faisant aucun effort pour abattre le moindre travail, Ignatius va au contraire tenter de mettre en application ses idées pour le moins saugrenues sur le monde du travail.


Le ton de ce livre est surprenant. Autant les dialogues entre les personnages (les imbéciles) paraissent caricaturaux tellement ceux-ci s'expriment mal, autant le livre est dans son ensemble magnifiquement bien écrit et notamment quand Ignatius prend la parole. Je dois reconnaître que je me suis rarement autant servi d'un dictionnaire qu'avec ce livre.

L'histoire, rocambolesque, a des moments faibles et je trouve la fin assez décevante. Malgré tout, je trouve ce livre étrangement aboutit pour un aussi jeune écrivain et cela fait vraiment regretter ce destin funeste. Le roman est un peu fou fou mais on sent une vraie maîtrise et de l'ambition dans l'écriture. Ce livre m'a fait penser au premier livre de John Irving, "Liberté pour les ours", où l'on retrouve ce ton un peu surréaliste, des dialogues et des situations loufoques mais où l'on sent aussi la verve et le talent de l'auteur.

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