vendredi 9 mai 2014

"Le polygame solitaire", de Brady Udall.

 Le premier roman de Brady Udall, "Le destin miraculeux d'Edgar Mint", publié en 2001, avait été pour moi une excellente surprise et avait été salué de façon presque unanime par la critique. Brady Udall  est un écrivain américain né en 1971 à St Johns en Arizona. "Le polygame solitaire" est son second roman, paru en 2011 en France. A noter qu'à ce rythme-là, son troisième roman devrait nous arriver en 2021 ! 

Le sujet principal du livre est le mariage plural pratiqué encore par quelques mouvements issus du mormonisme. Ce sujet était déjà présent dans le premier roman d'Udall, mais ce n'est pas si étonnant lorsque l'on sait que l'auteur est issue d'une famille mormone et que son arrière-arrière-grand-père était polygame.


Golden Richards vit une période bien compliquée. Alors qu'il rentre d'une semaine de travail sur son chantier qui se trouve à plus de 300 km de la maison, Golden hésite à passer la porte d'entrée de sa maison dans laquelle l'attendent ses quatre femmes et ses vingt huit enfants. Depuis quelques temps, il a l'impression que tout est en train de lui échapper. Les enfants sont insupportables et ont du mal à vivre ensemble, ses femmes lui reprochent de plus en plus de ne pas reprendre les choses en main, elles sont mécontentes également du peu de temps qu'il peut accorder à chacune et son entreprise de bâtiment a du mal à boucler les fins de mois.
De plus, il est persuadé qu'elles vont apprendre tôt ou tard que son chantier n'est pas celui d'une maison de retraite, mais celui d'une maison close, ce qui remettrait en cause les valeurs qu'il inculque à sa famille, à ses préceptes religieux et lui ferai perdre son prestige et poste à l'église.

Abandonné pas ses parents ( son père toujours absent et sa mère qui ne s'occupe pas de lui ), Golden se rend compte qu'il néglige ses enfants, et notamment Rusty, qui a bien besoin d'un père en ce moment. Plutôt lâche, Golden évite au maximum les problèmes et les confrontations et reste de plus en plus dans sa caravane de chantier, aggravant les griefs contre lui. Mais un hasard va le faire tomber amoureux de la femme du commanditaire de son chantier, qui a la réputation de frayer avec la pègre.

Je retrouve dans ce livre toute la verve de son premier roman. Brady Udall nous fait découvrir le monde parmi ceux qui pratiquent le mariage plural sans nous imposer un point de vu, qu'il soit positif ou négatif. Il traite également des essais nucléaires américains dans le Nevada où, dans les années 50, le gouvernement ne maitrisait absolument pas les explosions et ses retombées radioactives, puis cachait à la population les risques auxquelles elle est exposée. Les effets radioactifs vont avoir des conséquences sur toute la population sur un rayon de 500 km et notamment sur plusieurs personnages du récit.

Un livre qui a tout de même un peu moins d'envergure que le premier mais très agréable à lire. On retrouve de l'humour, un style fluide, et une bonne dose d'originalité. Je retrouve un peu de John Irving dans l'écriture de Brady Udall.

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